Pour la sixième année, le festival Regards sur Rue a fait le plein, tout le week-end, en différent point du centre-ville de La Seyne.
Texte et photos par Julien Talani
Samedi matin, déjà de nombreux spectacles et ateliers se déroulaient sur l’Esplanade Marine, au cœur du village éphémère “Rade Marée”, installé pour l’occasion. Près d’une maquette géante de La Seyne, les artistes Romain Bottex, Pauline Léonet et Marcelo Valente racontent : “ce projet a été commencé lors de la précédente édition de Regard Sur Rue, avec les habitants de La Seyne. Il y a eu un travail autour de la modélisation de la Ville mais également sur ce que pourrait être le nouveau blason de la Ville, sur les différents symboles qui s’y rattachent. Aujourd’hui nous allons transformer cette maquette en “radio-maquette” : des témoignages de passants, habitants de La Seyne ou non, seront enregistrés puis diffusés en temps réel”.
Collectif Jay
Le collectif marseillais Jay, porté par la compagnie l’Enelle est l’incarnation pure et dure de l’énergie collective et communicative récoltée et déversée à même la rue. Fondé en 2023, ce collectif rassemble une vingtaine d’artistes marseillais : rappeurs, comédiens, danseurs, auteurs, musiciens, graffeurs, photographes et vidéastes, tous passionnés et porteurs de gestes singuliers propres aux cultures urbaines. Stylos en main, ils récoltent les mots du public, invitant les passants à faire récit de leur trajectoire, à décrire leurs rêves, à délivrer une définition personnelle de la liberté… Les artistes s’emparent ensuite de ces mots pour les restituer dans un flow spontané et invitent le public à alimenter le moment. “Nos origines sont multiples”, explique Lamine Diagne, fondateur du collectif Kay, “il y a un camerounais, un sénégalais, un américain… mais nous avons tous Marseille en commun, comme l’écrivain jamaïcain Claude McKay, qui a inspiré le nom de notre collectif. McKAy a écrit deux romans sur Marseille, dans lesquels il décrit les petites gens, les souteneurs, les gens de peu. Son rêve était justement de monter un groupe dans le style du notre”.
Cirque sur l’eau
Plus loin, les comédiens de la compagnie Sacéprika, Benjamin De Matteis et Mickael Le Guen ont régalé le public avec leur cirque sur l’eau. Vivre à deux entre un petit radeau et une barque : il ne faut pas avoir peur de se mouiller. Leur spectacle “Surcouf” est un concentré d’humour et d’acrobaties que le public, nombreux, a savouré. “Merci au Pôle et à la Ville de La Seyne de leur invitation et merci à vous de soutenir, par votre présence, le spectacle vivant”, remercient les artistes à la fin de leur performance. L’enthousiasme soulevé par ce spectacle prouve l’importance de ces parenthèses poétiques pour alléger le cœur des humains et redonner à leurs rêves la place qu’ils méritent.
