Portée par la principauté du Brusc et l'association Lei Bruscadou, le festival Hippo_Campus, qui vise à réintroduire l’hippocampe dans la lagune du Brusc, a fait le plein, pour sa première édition, dans la joie et la bonne humeur.
Propos recueillis par Julien Talani – Photos Julien Talani et Principauté du Brusc

“Les discours moralisateurs et déprimants sur l’environnement ça ennuie tout le monde et c’est peu constructif”, introduit Vincent Bellingard, président de l’association Lei Bruscadou. “C’est pourquoi on a voulu sensibiliser le public d’une autre manière, à la fois en apportant du contenu scientifique, avec des pointures en la matière, mais aussi en variant les supports au maximum, avec des artistes, des créateurs, des casques de réalité virtuelle, des expositions et des ateliers. Il y avait également des jeux pour les plus jeunes, car c’est difficile de faire venir les familles sans permettre aux enfants de jouer en toute sécurité”.
Près de la moitié du village s’est déplacé
L’objectif de départ, qui était d’attirer au moins 2000 personnes, a été rempli. Et même dépassé. “Environ 2500 personnes sont venues ce week-end. Il y a 5000 habitants au Brusc. On peut dire que la moitié du village s’est déplacée”. Pour Vincent, ce projet est né alors qu’il promène très souvent le long de la lagune. “C’est un peu un rituel avant le coucher des enfants. Je ne comprenais pas pourquoi il y avait toujours des gens qui piétinaient les fonds marins à cet endroit malgré les panneaux l’interdisant. Puis je me suis rendu compte que je n’étais pas le seul que cela agaçait. On a mis en place une petite carte avec QR-code qui explique le rôle de nurserie que joue la lagune et la fragilité de cet écosystème. Ensuite est venue l’idée de Principauté du Brusc, non pour créer une nouvelle frontière mais justement pour aider à briser celles qui existent parfois entre le grand public, les scientifiques, les défenseurs de la nature et les entreprises.
Forcément implanté au Brusc
Hippo_Campus ne pouvait pas se dérouler ailleurs que près de la lagune. “L’idée, un peu folle au départ, d’occuper ce lieu (le parking de la base nautique du Brusc), a été très bien accueilli par la Ville de Six-Fours qui nous a soutenu par la voix de Joseph Mulé, premier adjoint au maire, conseiller départemental mais bruscain avant tout. Les connexions avec les scientifiques de l’institut océanographique Paul Ricard ont suivi, ainsi que toutes les autres*, sans oublier le soutien de mécènes et d’autres bénévoles sans qui nous n’aurions pas pu faire aussi bien”. Les enfants de grande section de l’école maternelle du Brusc ont également participé en créant de nombreux dessins qui ont été exposés durant tout l’événement. Bien qu’il soit trop tôt pour savoir si l’événement reviendra l’an prochain, une chose est sûre : il aura marqué les esprits, dans le bon sens !
*Dans le cadre de l’année de l’Océan, la France a reçu un sommet de l’ONU, en juin 2025, à Nice, pour entériner un traité mondial pour la protection des eaux internationales.
**Institut océanographique Paul Ricard, le département du Var et la Ville de Six-Fours, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, l’Office français de la biodiversité, Chercheurs en herbe, Conservatoire du littoral, Crédit agricole de Six-Fours, Optic 2000 de Six-Fours, Intermarché de Six-Fours, Galathea et Plongez ! Magazine, Conseil scientifique des Îles de Lérins. L’événement était parrainé par Pierre Boissery, expert mer auprès de l’agence de l’eau.
Samedi, une fois le spectacle “Le monde du silence gueule” terminé, les enfants ont dansé sur scène.
