Virtuose inclassable, pianiste protéiforme, la Sanaryenne Sarah Coponat n’a pas fini de bousculer les codes comme en témoignent ses deux nouveaux disques.
Photo et propos recueillis par Julien Talani
Vous l’avez peut-être déjà vue ? Sarah Coponat a joué deux années de suite à Sanary, sur le site des festivités. C’était, en 2024, dans le cadre du festival Pianorizon et, en 2025, dans le cadre de Sanary sous les étoiles. Mais, si vous ne l’avez pas vue sur scène, peut-être êtes vous un fidèle de ses “live” hebdomadaires, retransmis sur la plate-forme de streaming Twitch*, qui rassemble chaque fois plusieurs centaines de spectateurs des quatre coins du monde.
Proche des musiques de films
En cette rentrée, Sarah Coponat sort deux nouveaux albums. Le premier “We are incandescent”, sorti le 15 septembre 2025, mêle différents univers et différents styles. En plus du piano, dont Sarah joue depuis l’âge de trois ans, on retrouve de la voix, des cordes mais aussi du kazoo, qu’elle fait sonner comme un doudouk (flûte traditionnelle arménienne et multi-millénaire). “Quand je compose, des images et des émotions me traversent et j’essaie de les traduire en musique. Sur ce disque, ce sont des fresques, de grands paysages, l’impression de chevauchées à travers le désert”, explique-t-elle. Si l’improvisation est aux sources de ses compositions, on la retrouve aussi sur scène : “quand j’interprète un morceau, il n’est jamais le même d’une fois sur l’autre”. Un exercice d’équilibriste dans lequel Sarah excelle, entraînant son auditoire dans un tourbillon d’émotions, des plus mélancoliques aux plus enflammées. Cet univers foisonnant lui a permis de composer dernièrement pour divers courts-métrages, pour le nouvel hymne de la ligue national de basket (LNB) ainsi que pour la musique d’un jeu vidéo de Playstation® (Path Finder).
Pas si loin du classique
Diplômée du Conservatoire National de Marseille, où elle est entrée à l’âge de 5 ans, Sarah Coponat dépoussière à sa manière le classique, sans s’en détourner totalement. “En France, c’est difficile de ne faire que du piano et de ne pas avoir d’étiquette précise. Personne ne sait comment vous classer et c’est problématique. Pourtant, on voit bien qu’il y a un public pour les pianistes aux univers décalés, comme Sofiane Pamart par exemple”. Mais, depuis qu’elle s’en éloigne, le classique revient. Samedi 4 octobre 2025, elle se produira sur la prestigieuse scène parisienne de la salle Cortot. “Elle fait partie de l’école normale de musique de Paris et a été spécialement conçue pour le piano”. De ce nouveau challenge, Sarah Coponat a tiré un second album, “Paris”, plus intimiste, dans lequel plusieurs morceaux sonnent comme des hommages aux grands de la chanson française, comme Aznavour ou Edith Piaf, tout en s’inspirant de la grande tradition romantique portée par Chopin ou Liszt. Lors de ce passage à Paris, Sarah Coponat se produira également à la gare Montparnasse, jeudi 2 octobre, à l’invitation de la SNCF. D’autres projets sont en cours pour elle et son frère Sébastien, toujours auprès d’elle. “On fait tout ensemble. Moi c’est le côté artistique et lui tout ce qui relève de la production et de la promotion. Nous sommes très complémentaires. Sans lui, je ne serais jamais allée aussi loin”. Et ce n’est certainement pas fini !
