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Martine Naudi : libre comme l’eau

Plongez au cœur de l'œuvre de Martine Naudi, jusqu'à dimanche 11 janvier, à la Maison du Patrimoine, au Brusc.

Photos et propos recueillis par Julien Talani

Installée à Six-Fours depuis de nombreuses années, Martine Naudi est une artiste plurielle. “A la base j’ai appris la gravure mais, j’ai fait beaucoup de photographie avant de me mettre à la peinture”, explique-t-elle. Jusqu’à onze ans, elle vit et grandit au Cameroun, avec ses parents, son frère et sa petite sœur. “La nature est abondante là-bas, voire débordante. On dit que les gens de Douala sentent l’eau et le soleil”. Sans le savoir, cette luxuriance l’a marquée pour toujours. Et ce n’est réellement qu’aujourd’hui, depuis qu’elle vit au cœur du Domaine de la Coudoulière, à Six-Fours, qu’elle retrouve cette nature souveraine et cette eau, source de vie.

Plongée intime

“J’ai vécu en Anjou, essentiellement avec mon frère. Lorsque j’ai revu ma mère, j’étais déjà indépendante et libre dans ma tête. Vers la vingtaine, chez des amies, j’ai rencontré des Toulonnais, militaires, qui rendaient visite à leurs familles lorsqu’ils étaient en permission. On a sympathisé et, au bout de quelque temps, je les ai suivis ici. Je n’en pouvais plus du climat”, rembobine Martine Naudi. Passionnée de sports mécaniques, Martine Naudi passe sa vie au bord des circuits. “La photo est mon premier métier en lien avec l’art. J’ai également été sténo-dactylo : quelle horreur, ça m’a rendue malade !”.

Beau hasard

Puis, ce fut la rencontre avec les Beaux Arts. Dans les années 80, à La Seyne. “Il y avait une journée portes ouvertes. Je pensais que ce genre d’école et le métier d’artiste n’étaient pas pour moi. “Vous n’aimez pas l’art ? Bon et bien je vous inscris”. J’ai été admis directement en deuxième année. J’ai obtenu tous mes UV en un an avant de poursuivre aux Beaux Arts de Marseille, l’année d’après”. Titulaire du DNSEP* et du CAPES**, Martine Naudi a également enseigné. Au sein de l’association Pollen, elle continue d’explorer de nouveaux liens entre art et nature, au cours d’ateliers créatifs et partagés.

Confinement productif

Les œuvres exposées au Brusc ont toutes été produites durant le confinement, en 2020. C’est à cette période que Martine Naudi troque la toile contre le papier de soie dont elle tire des feuilletages en superposant plusieurs couches. “Les couleurs et les formes apparaissent en même temps que la structure se monte”, explique-t-elle. Pinceau chinois et acrylique sont ses armes de prédilection. Elle utilise aussi la photographie, et désormais les agrandissements, pour plonger toujours plus loin sous la surface des choses. “Des espèces de hiéroglyphes apparaissent, comme un code dont je n’ai pas encore la clé”. Peut-être en découvrirez-vous le sens ?

*Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP)
**Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire

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