Après avoir présenté Julienne de Norwich (1342-1416) en 2017 à la chapelle – “All shall be well” – et Hildegarde de Bingen (1098-1179) en 2019 à la chapelle – une mystique de la rationalité – c’est la figure de Marguerite Porete qui retiendra notre attention.
À côté des deux grandes saintes lumineuses, Marguerite est une figure plus complexe; condamnée par l’Inquisition de Paris, elle fut brûlée en 1310 pour avoir persisté à diffuser un texte suspect d’hérésie, le Miroir des Simples Âmes.
Curieusement, ce texte, frappé par le jugement de l’Église, continua de circuler incognito (sans nom d’auteur) et légitimement pendant le XIVème siècle et ensuite, inspirant une tradition mystique; maître Eckhart (1260-1328) contribua à la notoriété du “Miroir”, en ignorant probablement son auteur.
La démarche mystique de Marguerite est très différente de celle d’Hildegarde.
Là où l’abbesse de Bingen avait inséré ses révélations dans une argumentation théologique complète pour construire une œuvre technique et exhaustive, Marguerite choisit, à l’opposé, de tenir ses intuitions dans un simple opuscule fortement marqué par un irrationalisme déroutant. Pour ne pas juger hâtivement ce texte, il faut sans doute accepter d’y voir un écho de cette “logique de la croix” qui est “folie” aux yeux du monde (1Co 1, 18) et sagesse de Dieu, ô combien paradoxale. Dans la conscience de son propre néant, Marguerite explore les apories de la foi et de la vie spirituelle d’une manière étonnamment moderne, avec une liberté prophétique.
Date : Lundi 27 juillet 2020 à 18h.
Tarif libre.
Lieu :Chapelle de Pepiole.
Organisateur : Chapelle de Pépiole 04 94 63 38 29.
« Les dates peuvent être soumises à des changements selon l’évolution des prérogatives liées aux règles sanitaires éditées par la préfecture du Var ».

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Chemin de Pépiole