L’univers de l’artiste brestois est à découvrir jusqu’au 2 juillet à la Batterie du Cap Nègre. Une plongée colorée, onirique et historique dans le monde de la navigation.
Photos et propos recueillis par Julien Talani
Explorateur, butineur de mémoires portuaires : Ramine se définit comme un contemplateur des civilisations maritimes et un confiseur d’histoire. “Il faut que le cocktail entre histoire, mouvement et couleurs soit délicieux”, adresse-t-il au public nombreux venu le rencontrer à la Batterie du Cap Nègre, jeudi 13 juin, à l’occasion du vernissage de son exposition. Avant de repartir dans son port d’attache de Brest, où il possède sa propre galerie, Ramine s’est inspiré des histoires maritimes locales pour créer de nouvelles toiles. “Je vais repartir avec beaucoup de ces histoires dans ma région et je vais continuer de les transmettre à d’autres”, sourit-il, évoquant ses échanges réguliers avec les enfants des écoles. “Je suis certain que nombre d’entre eux connaissent votre région”. Première incursion en Méditerranée réussie pour le Breton qui a rencontré à l’automne l’association seynoise des Amis du Laborieux et consacré une toile à l’ancien remorqueur. “Ce lien est désormais indéfectible”, apprécie l’artiste qui a été chaleureusement félicité par les bénévoles de l’association pour son travail.
De l’Islande à New York
Dans ses bagages, Ramine est venu avec de nombreuses autres histoires de mer, de navigation et de marins. “Il n’est pas besoin d’inventer des histoires. Elles sont tellement nombreuses, à portée de main, qu’il n’y a qu’à se servir”. Ainsi nous éclaire-t-il sur la grande flottille des morutiers français qui, jusque dans les années cinquante, partait plusieurs mois pour ramener d’Islande le cabillaud salé, aliment peu onéreux et nécessaire à l’alimentation des masses laborieuses de la révolution industrielle et des exploitations agricoles coloniales. “Les deux dernières unités françaises construites avec les techniques de la charpenterie navale bois héritée de la pêche morutière sont les goélettes Belle-Poule et Etoile”, commente l’artiste, “ces expéditions permettaient aux marins français de se frotter aux mers parmi les plus dangereuses du monde avant de servir dans les rangs de la Marine militaire”. A bord de ces voiliers-écoles de la Marine Nationale, Ramine fera d’autres expéditions dont il tire toujours de nombreuses toiles et plusieurs ouvrages : en Norvège mais également aux Etats-Unis, entre l’état de Géorgie, la ville de New-York et l’archipel français de Saint-Pierre et Miquelon par exemple. Lors de ces missions, ce diplômé d’ethnologie maritime participe aux différentes corvées, comme n’importe quel membre de l’équipage. Ses toiles et ses éclairages nous font partir autour du monde et remonter le temps.
Les expos de l’été à suivre…
A Six-Fours, les différents lieux d’exposition vont renouveler leurs propositions pour l’été. Ainsi, la Maison du Patrimoine (François Flohic au Brusc) reçoit une partie de la collection d’art de la Métropole TPM, avec le thème « Regards de Femmes », du vendredi 20 juin au dimanche 3 août. La Maison du Cygne expose, du 4 juillet au 14 septembre (vernissage le jeudi 3 juillet à 18 heures), le peintre Marc Rebollo (« Pensée Circulaire »). Enfin, les jardins de la Villa Simone rendent hommage à la portraitiste Marianne Rosenstiehl, du 5 juillet au 21 septembre (vernissage samedi 5 juillet à 18 heures).