La requalification du carrefour Kennedy en place piétonne, réalisée sous l’impulsion de la Ville de La Seyne, en partenariat avec les services de la Métropole TPM, ne laisse personne indifférent. Inaugurée le 31 mars 2025, la nouvelle place Kennedy embellit indéniablement le quartier. Riverains et commerçants en conviennent.
Photos et propos recueillis par Julien Talani
“Ce projet recherchait l’esthétisme, d’une part, et une meilleure fluidité du trafic, d’autre part”, explique la maire de La Seyne, Nathalie Bicais, “ce réaménagement était très attendu par les habitants du quartier”. Ce dernier a été conçu pour limiter les îlots de chaleur et l’imperméabilisation des sols. Dix nouveaux arbres ont trouvé leur place (jacarandas, camphriers, faux-poivriers, eucalyptus et chitalpas) et fourniront bientôt une ombre précieuse à cet environnement urbain. La place dispose à présent d’éclairages leds et d’un système de vidéosurveillance dernier cri. L’ensemble des travaux, réalisés à l’automne 2024, ont été financés par la Métropole TPM à hauteur de 327 000€.
Stationnement difficile
La plupart des commerçants interrogés, qui entourent l’ancien carrefour Kennedy, sont formels. “Le stationnement est plus difficile qu’avant”, remarque-t-on invariablement à la boulangerie Le Fournil des Deux Frères, au bar tabac du Rond Point ainsi que chez Nicole Fleurs. D’autant que la police municipale se montre particulièrement zélée. “Je paye 3 à 4 amendes par mois”, explique Laura, patronne de Nicole Fleurs, “j’espère que la commune acceptera de délivrer une vignette spéciale aux commerçants du quartier”. La fleuriste reçoit 2 à 4 arrivages par semaine et doit assurer 5 à 12 livraisons par jour. Pas d’autre choix que de se garer en vrac, pour quelques minutes, d’autant que les stationnements en zone rouge créés à proximité de sa boutique sont squattés. “J’étais contente que ces emplacements, limités à 20 minutes de stationnement gratuit, jouxtent la boutique. C’était amplement suffisant pour assurer le chargement, déchargement de nos véhicules. Malheureusement, ils sont constamment occupés. Du coup, on perd des clients et, clairement, on envisage de partir s’installer ailleurs”.
De même, rien n’a manifestement été pensé pour les deux roues. “Je me gare sur le seul emplacement qui a été créé à proximité de la boutique”, explique Kristell à la boulangerie des Deux Frères, “il y a rarement de la place pour tout le monde”. Même son de cloche auprès de Yanis, gérant du Bar Central : “pas question que je gare ma moto flambant neuve à un endroit où dix motos se garent sur six places. Du coup, en stationnant sur la place, près de mon établissement, je suis en infraction, mais je refuse qu’on me l’abîme”. Heureusement, la solidarité entre commerçants est intacte. Voire se renforce. “Une piste d’amélioration serait de transformer, comme l’a évoqué la mairie, le square Anatole France, plutôt mal fréquenté, en parking”, conclut Laura.